Au récent Congrès annuel de la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO), une étude révolutionnaire a été présentée : l’application Attune, conçue pour aider les patients à gérer la dépression et l’anxiété, offre des améliorations remarquables pour les patients atteints de cancer. Selon les données d’une étude contrôlée randomisée décentralisée menée en 2022, Attune a considérablement contribué à améliorer leur état psychologique.
Lors de la présentation de l’étude RESTORE, la chercheuse Allison Ramiller a souligné que ces résultats mettent en lumière le potentiel de la thérapie cognitive comportementale numérisée (TCCN) pour élargir l’accès aux soins et aider les prestataires de soins à répondre aux lignes directrices exhaustives en oncologie.
L’étude RESTORE, menée par la société de biotechnologie Blue Note Therapeutics, créatrice de l’application Attune, était une étude contrôlée randomisée en double aveugle de 12 semaines, réalisée virtuellement en 2022. L’étude a comparé l’impact d’Attune, une application de TCCN conçue pour être utilisée en complément des soins oncologiques médicaux et psychosociaux réguliers, avec celui de Cerena, une application de contrôle en éducation à la santé décrite comme fonctionnellement similaire par les auteurs de l’étude.
Les patients utilisant à la fois Attune et Cerena ont suivi dix sessions d’information d’environ une heure chacune. Les deux applications comprenaient des exercices guidés et d’autres fonctionnalités interactives.
L’étude a porté sur 449 patients atteints de cancers hématologiques de stades I, II et III non métastatiques, recevant un traitement systémique tel que la radiothérapie, la chimiothérapie ou l’immunothérapie, achevé dans les six derniers mois ou disposant d’un plan de traitement établi, y compris un traitement systémique, et présentant un score de plus de 60 sur l’échelle des résultats rapportés par le patient du système d’information sur la mesure de l’anxiété (PROMIS), indiquant une anxiété modérée ou sévère.
La principale mesure de résultat de l’étude était un changement dans les symptômes d’anxiété mesuré au début de l’étude et aux 4e, 8e et 12e semaines. Les résultats secondaires comprenaient les changements dans les symptômes de dépression et de stress émotionnel, les symptômes d’anxiété liés au cancer, le bien-être et la qualité de vie, le stress lié aux symptômes, le stress perçu, le niveau de compétence en gestion du stress et l’efficacité des compétences de coping, l’utilisation du produit, la sécurité et l’acceptabilité, ainsi que le jugement global du changement (la conviction des patients dans l’efficacité d’un traitement) en ce qui concerne l’anxiété et la dépression.
Les patients étaient à 80,6% des femmes, à 76,5% de race blanche, et avaient en moyenne 52,44 ans. Ceux qui utilisaient Attune ont montré, selon Ramiller, des réductions significativement plus importantes des symptômes de dépression et d’anxiété sur 12 semaines, et à la fin de l’étude, un pourcentage plus élevé des participants d’Attune était classé dans les catégories PROMIS ‘légère à aucune’ anxiété et dépression. L’impression de changement chez les participants d’Attune était également plus probable que celle du groupe témoin pour signaler avoir ressenti une amélioration de leurs symptômes d’anxiété et de dépression.
Un tiers de tous les patients atteints de cancer sont diagnostiqués avec une comorbidité d’anxiété et de dépression, tandis que sept sur dix luttent avec des symptômes émotionnels perturbateurs, dont la peur de la rechute, selon Ramiller. Aux États-Unis, ce fardeau supplémentaire de maladie représente un coût national supplémentaire de 12 milliards de dollars par an. “Il y a actuellement 18 millions de patients atteints de cancer et de survivants aux États-Unis”, déclare Ramiller. “La plupart n’ont pas accès aux soins psycho-oncologiques. Avec de telles statistiques, il est clair que l’anxiété et la dépression ont un impact énorme.”
Cependant, l’accès aux soins psycho-oncologiques pose problèmatique, avec un nombre insuffisant de prestataires qualifiés et formés pour répondre à la demande, et où les patients rencontrent des barrières à l’aide personnelle, y compris des problèmes de transport ou financiers. Une intervention numérique basée sur des preuves pourrait élargir l’accès à un contenu thérapeutique de qualité et permettre aux professionnels de la santé mentale de se concentrer sur des cas plus complexes.
Une étude de suivi sur RESTORE est en cours, examinant la situation six mois après l’intervention.
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