Les infirmières représentent globalement le groupe professionnel le plus important au sein du personnel de santé. À ce jour, on ne connaît pas la contribution des infirmières à la conduite d’essais cliniques et à l’obtention de financements pour la recherche. Une récente étude australienne, dirigée par l’infirmière Marion Eckert, s’est penchée sur les essais cliniques randomisés menés par des infirmières en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il s’agissait notamment d’analyser le type d’activités de recherche menées, la méthodologie utilisée et les sources de financement de ce type de recherche.
Les infirmières étant le personnel soignant généralement le plus proche des patients, elles peuvent bénéficier de nouvelles connaissances potentiellement importantes grâce à la recherche, ce qui peut améliorer la qualité des soins. Le nouveau chercheur a consulté les bases de données Medline, Emcare et Scopus, ainsi que les registres ANZCTR, NHMRC, MRFF et HRC (NZ) pour trouver des essais cliniques randomisés menés par des infirmières. Seules les études dont au moins un centre d’étude était situé en Australie ou en Nouvelle-Zélande ont été prises en compte dans l’analyse.
188 articles et 279 essais cliniques randomisés enregistrés ont été trouvés qui étaient dirigés par des infirmières. Les 279 études étaient dirigées par 88 infirmières, ce qui signifie que plusieurs études étaient dirigées par les mêmes infirmières. La plupart de ces infirmiers travaillaient pour une université (dans 206 études), mais certains d’entre eux travaillaient également en clinique (dans 64 études). Sur les 279 études recensées, 26 concernaient la recherche sur le cancer (9 %). La plupart des études concernaient la recherche sur les traitements, suivies par des études sur la prévention des maladies et l’éducation des patients.
Bien que les articles utilisent une méthodologie de haute qualité, 91 % des études comportent des contrôles actifs (pas de placebo mais un traitement établi comme contrôle) et le degré d’aveuglement est faible ; 45 % des études n’ont pas été menées à l’aveugle. Sur la base des enregistrements d’essais cliniques, il a été possible de déterminer que le financement des études provenait principalement d’hôpitaux et d’organisations de soins de santé, tandis que l’analyse des articles trouvés a montré que de nombreuses études étaient en fait financées par des agences gouvernementales.
Le nombre d’études à grande échelle et financées au niveau national s’est avéré faible. En revanche, un nombre relativement important d’études plus modestes financées au niveau local ont été recensées. Il est nécessaire de développer l’infrastructure actuelle, les possibilités de financement et les opportunités de carrière pour que davantage d’études cliniques dirigées par des infirmières puissent avoir lieu à l’avenir.
Source